Au début, beaucoup d’équipes ont testé et adopté des solutions IA avec enthousiasme, dans une logique d’expérimentation. Aujourd’hui, la prise de conscience progresse : il n’est plus possible de dissocier “transformation IA des RH” et “protection rigoureuse des données collaborateurs”. Les deux doivent être pensés ensemble.
IA et cybersécurité : pourquoi les données RH sont devenues un enjeu critique ?
Les bases RH ont toujours été sensibles, mais l’IA les a rendues encore plus stratégiques. Elles concentrent un ensemble d’informations personnelles, parfois très intimes, qui intéressent autant les métiers que les attaquants. On y trouve des données d’identification, des éléments liés au parcours professionnel, des informations de rémunération et, dans certains cas, des données de santé ou des indicateurs relatifs à la situation personnelle.
Pour un cybercriminel, ce type de base est extrêmement attractif, parce qu’elle est fiable, structurée et régulièrement mise à jour. Une fois ces données compromises, elles peuvent servir de support à des usurpations d’identité, à des campagnes d’hameçonnage ciblées sur des dirigeants ou des fonctions clés, ou encore à des tentatives d’accès à d’autres systèmes de l’entreprise.
L’enjeu ne se limite pas à la technique. Une fuite de salaires, d’évaluations ou de données liées à la santé peut générer des tensions durables, nourrir des incompréhensions et entamer profondément la confiance. Elle peut par exemple :
- remettre en cause le sentiment d’équité interne si les écarts de rémunération sont exposés brutalement ;
- fragiliser des collaborateurs dont des informations sensibles se retrouvent divulguées ;
- nuire à la marque employeur en donnant l’image d’une entreprise négligente sur la protection de ses équipes.
Dans ce contexte, la sécurité de la donnée RH devient à la fois un enjeu juridique, social et réputationnel.