IA & emploi : une nouvelle gestion des compétences

Présente dans la plupart des secteurs d’activité, l’intelligence artificielle transforme déjà concrètement l’emploi et les métiers. Elle bouscule les façons de collaborer, de se former, de prendre des décisions. Certaines tâches disparaissent, de nouvelles apparaissent, et des compétences deviennent plus importantes.

Dans la plupart des organisations, ces transformations restent encore embryonnaires, souvent limitées à quelques projets pilotes ou usages isolés. Les équipes RH manquent encore de visibilité sur les impacts très concrets de l’IA pour les métiers. Avec quels types de transformations doivent-elles déjà composer aujourd’hui ? Lesquelles doivent être anticipées pour garder la maîtrise de l’impact de l’IA sur les métiers ?

Ces questions ont été au cœur de la table ronde Septeo Future Insights HR 2025 : « Compétences & formation à l’ère des transitions induites par l’IA ».

IA & Emploi : ce qu’il faut retenir

  • L’impact de l’IA sur l’emploi est bien réel, mais globalement positif : des postes disparaissent, d’autres se créent en plus grand nombre et les contours des métiers évoluent.
  • L’IA ne remplace pas l’humain : elle reconfigure la manière de travailler et fait émerger de nouvelles compétences à développer.
  • Les soft skills liées à l’IA (curiosité, adaptabilité, esprit critique) deviennent les compétences clés.

La gestion des compétences à l’heure de l’intelligence artificielle

IA & emploi : des métiers redéfinis plutôt que supprimés

L’intelligence artificielle est encore souvent perçue comme un danger pour l’emploi, associée aux destructions de postes provoquées par l’automatisation et les gains de productivité.

La réalité, chiffres à l’appui, est plus nuancée : l’IA modifie la nature du travail, redistribue les responsabilités et fait évoluer les compétences attendues.

L’IA comme levier pour les collaborateurs

Les premiers bénéfices en productivité sont désormais mesurables. Selon Bain & Company, les entreprises qui déploient l’IA pourraient augmenter leur EBITDA de 20 %.

Ce levier ne provient pas d’une suppression massive d’emplois, mais du fait que l’IA prend en charge :

  • les tâches répétitives,
  • les actions à faible valeur ajoutée,
  • les activités consommatrices de temps mais peu différenciantes.

Cela permet aux collaborateurs de se concentrer sur leur cœur de métier, leur relation au client, l’analyse, la créativité, la prise de décision.

Comme le résume Mickaël Vandepitte, Chief Product Officer de Septeo HR : « L’IA n’est pas là pour remplacer les collaborateurs, mais pour leur permettre de se dépasser.« 

Exemple : l’impact de l’IA sur le métier de formateur

Le secteur de la formation professionnelle illustre particulièrement bien cette nouvelle dynamique. Dans ce domaine, l’IA peut :

  • automatiser la préparation des contenus,
  • adapter et personnaliser les parcours de formation,
  • dégager du temps pour la pédagogie et l’accompagnement.

En revanche, elle ne se substitue pas au rôle humain du formateur. Créer une relation, écouter, animer un groupe, instaurer la confiance, tout cela ne peut être réalisé par une intelligence artificielle.

Pour Quentin Declercq, fondateur de Superformateur, l’IA ne crée pas de lien à la place du formateur, mais vient amplifier son métier et renforcer son impact.

Cette combinaison entre intervention humaine et outils technologiques marque une nouvelle étape dans l’évolution du travail : les métiers se transforment avec l’IA.

 

 

 

L’enjeu de l’IA pour les entreprises : combler le déficit de compétences

Si l’IA ne fait pas disparaître les métiers, elle recompose profondément le marché du travail. À l’échelle mondiale, près d’un emploi sur quatre serait exposé à l’IA générative, selon l’Observatoire International du Travail.

Le World Economic Forum estime ainsi que l’intelligence artificielle pourrait :

  • détruire 92 millions de postes d’ici 2030,
  • mais en créer 170 millions dans le même temps,
  • soit un solde globalement positif de 78 millions d’emplois.

Les métiers les plus fragilisés sont ceux dont le contenu est très répétitif. Progressivement, ces activités laissent la place à des tâches à plus forte valeur ajoutée : analyse, relation, créativité, accompagnement.

Cette transition entraîne logiquement l’apparition de nouvelles compétences indispensables pour les collaborateurs afin d’accompagner la transformation de leur métier.

D’après le World Economic Forum :

  • 40 % des compétences actuelles sont amenées à évoluer,
  • 63 % des employeurs citent déjà la pénurie de compétences comme un frein majeur.

Pour les RH, la feuille de route est claire. Aujourd’hui, les Ressources humaines doivent organiser et piloter la montée en compétences de leurs salariés afin de garantir la continuité des métiers et la capacité d’adaptation de leurs équipes.

Comme le rappelle Isabelle Rouhan, fondatrice de Colibri Talent et présidente de l’Observatoire des métiers du futur, lors de Septeo Future Insights HR 2025 : »Tout le monde peut changer de métier, à condition d’être accompagné dans cette transition. »

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Notre table ronde IA & emploi disponible en replay

Retrouvez le replay de notre table ronde Septeo Future Insights HR 2025 autour de la formation comme levier d’engagement, de rétention et d’agilité, à l’heure où l’IA transforme en profondeur le cœur des métiers. Découvrez les speakers de notre conférence :

  • Frédéric Bardeau (Simplon.co)
  • Quentin Declercq (Superformateur, fondateur)
  • Laurie Fabiani (Artefact)
  • Eneric Lopez (Microsoft)
  • Isabelle Rouhan (Colibri Talent)

Visionner le replay de la table ronde

 

Soft skills : le véritable impact de l’IA sur l’emploi

L’IA impose un renouvellement rapide des compétences au sein des entreprises. Pour y répondre, les organisations multiplient les dispositifs de formation à l’IA.

Problème : beaucoup de programmes restent centrés sur les aspects techniques et sur la prise en main d’outils, sans toujours traiter suffisamment les dimensions humaines, culturelles et critiques.

Trois niveaux de formation à l’IA dans les organisations

Comme le décrit Quentin Declercq, la plupart des plans de formation à l’IA s’articulent autour de trois blocs :

  1. Compétences techniques
    Formation des développeurs, data scientists, spécialistes de la donnée et des modèles d’IA.
  2. Maîtrise des outils
    Appropriation des IA génératives comme ChatGPT, Gemini, Midjourney, et autres solutions opérationnelles.
  3. Compétences culturelles et critiques
    Sensibilisation aux usages, aux biais, aux enjeux éthiques et à la posture à adopter face à l’IA.

C’est ce troisième niveau, pourtant essentiel, qui reste aujourd’hui le moins développé. Souvent focalisées sur des outils dont le ROI est plus directement mesurable, les entreprises sous-estiment encore l’importance d’aider les collaborateurs à adopter la bonne posture vis-à-vis de l’IA. Dans ce contexte, ce sont les soft skills IA qui deviennent la clé de la performance durable.

IA & emploi : Quelles soft skills développer en priorité ?

Selon notre baromètre IA & RH 2025, trois compétences comportementales sortent du lot pour travailler efficacement avec l’intelligence artificielle :

  • L’esprit d’analyse– citée par 42 % des professionnels RH interrogés
  • Adaptabilité – mentionnée par 30 % des répondants
  • La curiosité  – mise en avant par 17 % d’entre eux

Ces soft skills traduisent la capacité à apprendre en continu, adopter un regard critique sur les résultats produits par les systèmes d’IA, savoir reprendre la main lorsque les recommandations de l’outil ne sont pas pertinentes. En d’autres termes, maîtriser un outil IA ne suffit pas. Il faut aussi être capable d’en évaluer les limites, de challenger ses réponses et de décider en dernier ressort.

Soft skills et IA : le nouveau capital humain des organisations

La montée en puissance des soft skills liées à l’IA redessine la cartographie traditionnelle des compétences.

Elles deviennent à la fois :

  • un avantage concurrentiel pour les collaborateurs,
  • un levier de compétitivité pour les organisations.

Comme le résume Eneric Lopez, directeur IA et Impact social chez Microsoft : « Les soft skills sont appelées à devenir de véritables « power skills ». »

Dans une entreprise « orientée IA », interagir avec des agents autonomes comme avec des agents conversationnels, challenger leurs recommandations, en extraire de la valeur pour le métier, font désormais partie des compétences les plus recherchées.

La compétence stratégique de demain n’est donc pas seulement de « savoir utiliser une IA », mais de savoir penser avec elle, tout en gardant le recul nécessaire.

 

 

À retenir

L’impact de l’IA sur l’emploi ne se résume pas à la suppression de postes : il s’agit surtout d’une recomposition des métiers.

L’IA soutient les collaborateurs, automatise les tâches à faible valeur ajoutée et met en avant leurs compétences humaines.

Pour les entreprises, la priorité est désormais d’identifier, développer et piloter les compétences clés pour évoluer durablement avec l’IA.