combattre l'obsolescence des compétences à l'ère de l'ia : quels sont les bonnes pratiques

Obsolescence des compétences à l’ère de l’IA : le rôle stratégique des RH

Comment l’IA impacte-t-elle la manière dont les entreprises conçoivent et développent les compétences de leurs talents ? Cette question était au cœur de la table ronde « Compétences & formation à l’ère des transitions induites par l’IA », organisée lors de Septeo Future Insights HR 2025. 

Comme l’a rappelé Isabelle Rouhan, fondatrice de Colibri Talent et présidente de l’Observatoire des métiers du futur : 

« Les hard skills, qui avaient dans les années 70 une durée de vie de 20 ans, ne dépassent plus aujourd’hui 12 à 18 mois. » 

Cette obsolescence accélérée des compétences oblige les entreprises à repenser en profondeur leur stratégie de développement des talents.
Dans ce contexte, les RH occupent un rôle central : anticiper les mutations, accompagner les collaborateurs et bâtir des organisations capables d’apprendre et d’évoluer en continu.  

En résumé :  

  • L’IA accélère l’obsolescence des compétences et impose de repenser la gestion des talents.
  • L’acculturation à l’IA est le premier levier pour anticiper plutôt que subir ces mutations.
  • Curiosité, adaptabilité et esprit critique deviennent les soft skills clés de demain.
  • Pour garantir la résilience des compétences face à l’innovation, les RH doivent ancrer l’apprentissage continu au cœur de la culture d’entreprise.
l'Intelligence artificielle accélère l'obsolescence des compétences comment faire

Acculturation à l’IA : le premier antidote à l’obsolescence des compétences 

L’obsolescence ne vient pas seulement du manque de compétences techniques, mais d’une absence de compréhension. Acculturer les équipes, c’est leur donner les clés pour comprendre cette technologie et créer un cadre favorable à leur développement continu. 

Comment sensibiliser les collaborateurs à l’IA ? 

L’IA fascine autant qu’elle inquiète. Beaucoup de collaborateurs s’interrogent : « Mon métier va-t-il disparaître ? », « Suis-je prêt à travailler avec ces outils ? » 

L’enjeu pour le service RH est de créer un socle commun de compréhension. Cela peut passer par des ateliers, des webinaires internes ou des modules d’onboarding dédiés à l’IA par exemple. 

Eneric Lopez, AI National Initiative & Social Impact Director chez Microsoft, résume bien l’esprit de cette première étape : « La première chose que les organisations doivent faire aujourd’hui, est d’inclure tous les collaborateurs dans la démarche IA, et ça passe par la sensibilisation. Chacun doit comprendre le numérique, les bases de la data, de la science des données et tout ce qui relève de l’IA responsable pour être capable de se projeter dans la conduite du changement. » 

sensibilisez vos collaborateurs à l'IA et à ses conséquences sur l'obsolescence des compétences

Créer un référentiel IA et cartographier les compétences 

Pour prévenir l’obsolescence des compétences, encore faut-il savoir lesquelles se transforment et lesquelles émergent. C’est tout l’enjeu du référentiel IA, véritable boussole de la transformation des métiers.
Lors de Septeo Future Insights HR 2025, Laurie Fabiani, DRH d’Artefact a expliqué : « Le but est d’identifier les compétences requises, les compétences actuelles et le gap entre les deux. Ensuite, il faut voir comment réduire cet écart, soit avec l’IA si le cas d’usage s’y prête, soit sans IA lorsqu’elle n’est pas nécessaire. » 

Concrètement, la démarche commence par une analyse des compétences techniques et comportementales impactées par l’IA, menée avec les managers. Sur cette base, les RH peuvent élaborer un référentiel par métier, précisant les niveaux de maîtrise attendus et les priorités de développement. 

Un diagnostic des compétences disponibles dans l’entreprise (via les entretiens d’évaluation par exemple) permet alors de repérer les écarts : quelles sont les compétences à renforcer, à acquérir ou à réaffecter ? 

Un homme utilisant la solution mpleo afin de suivre les souhaits en formations des talents de son entreprises.

A noter

Le référentiel IA doit être actualisé tous les 6 à 12 mois, pour suivre le rythme de la transformation des compétences. 

Pour éviter que cette démarche devienne lourde et chronophage, certaines solutions de GEPP intégrant l’IA peuvent désormais automatiser une partie de ce suivi. Elles permettent alors d’identifier les écarts de compétences et les besoins émergents en temps réel. Pour en savoir plus, contactez nos experts GEPP. 

 Acculturation IA : comment impliquer toutes les parties prenantes ?  

La lutte contre l’obsolescence des compétences ne peut pas reposer uniquement sur les équipes RH. Elle exige une mobilisation collective : direction, managers, partenaires sociaux et collaborateurs doivent avancer ensemble. 

De manière logique, les premiers à se former doivent être ceux qui accompagnent les autres. Comme le souligne Frédéric Bardeau, président et co-fondateur de Simplon.co : « Formez-vous, vous RH, avant de former vos collaborateurs. » 

Former les RH à la littératie IA leur permet de mieux comprendre les enjeux éthiques, technologiques et organisationnels liés à cette transformation. Les managers ont quant à eux, un rôle clé pour accompagner leurs équipes dans la durée et encourager leur curiosité. 

Mais la réussite d’une démarche d’acculturation repose avant tout sur l’implication de la direction et des partenaires sociaux dès le lancement du projet IA. Leur participation à la définition des priorités, aux temps forts et à la communication interne crée la légitimité nécessaire pour faire vivre cette culture au quotidien.  

Une femme utilise la solution SIRH mpleo pour suivre la distribution et la signature électronique des documents des collaborateurs.

A noter

Associer la direction et le CSE à la création d’une charte IA permet d’accorder visibilité et crédibilité à cet outil central de l’acculturation IA. 

C’est à cette condition que la culture IA pourra véritablement infuser dans l’organisation et devenir un rempart contre l’obsolescence des compétences. 

De la formation à l’apprentissage continu : bâtir une réponse durable à l’obsolescence des compétences 

Une fois les bases posées, le défi pour les RH est de prévenir la perte de valeur des compétences en favorisant l’apprentissage continu et la montée en puissance des soft skills, véritables garde-fous face aux mutations à venir. 

Ancrer l’apprentissage continu dans la culture d’entreprise 

A l’ère de l’IA, les hard skills expirent vite et les parcours de formation traditionnels peinent à suivre le rythme. Il devient nécessaire de favoriser l’apprentissage continu, pour permettre aux collaborateurs de rester agiles. Comme le résume Eneric Lopez : « Être une organisation orientée IA, nécessite d’avoir la bonne culture d’entreprise : une culture qui permet l’empowerment, le test & learn et l’apprentissage continu. » 

Pour y parvenir, les leviers à actionner sont nombreux :  

  • Intégrer la formation continue dans les valeurs d’entreprise et les objectifs d’équipe 
  • Instaurer un programme de mentorat croisé entre novices et experts  
  • Organiser des retours d’expérience trimestriels (partages de use cases, réussites et erreurs) 
  • Valoriser les témoignages des collaborateurs qui partagent leurs apprentissages 
bâtissez une réponse durable à l'obsolescence des compétences

Les soft skills IA : le garde-fou contre l’obsolescence des compétences 

S’approprier les outils IA et en comprendre les limites suppose bien plus que des compétences techniques. Curiosité, adaptabilité, coopération et esprit critique deviennent des soft skills indispensables. 

Comme le souligne Isabelle Rouhan : « Les soft skills ne sont pas atteints par l’obsolescence programmée des compétences. Au contraire, elles se bonifient avec le temps, comme le bon vin. Ce sont précisément ces compétences-là qui rendent employable à vie et qui sont absolument stratégiques pour se servir de l’IA. » 

Encore faut-il créer les conditions de leur développement au sein des équipes. Pour cela, les RH peuvent former les collaborateurs à valider, challenger et corriger les résultats produits par l’IA, intégrer ces compétences dans les entretiens annuels, la GEPP et les parcours de formation et enfin, les évaluer via des feedbacks 360°. 

Mesurer les progrès et ajuster les actions 

La transformation des compétences n’est pas une action ponctuelle mais une démarche d’amélioration continue, où chaque étape nourrit la suivante. Comme le rappelle Eneric Lopez : « Pour transformer les processus en profondeur, il faut travailler sur le triptyque people, process, tools : il faut faire évoluer les trois dimensions en même temps. » 

Autrement dit, la réussite ne dépend pas uniquement de la technologie, mais de la capacité des RH à faire progresser en parallèle les compétences, les méthodes et les outils. 

Pour rester dans cette dynamique, il est essentiel de mesurer régulièrement les avancées et d’ajuster les actions fonction des résultats observés. Voici quelques KPI à suivre pour piloter efficacement la montée en compétences : 

  • Taux d’adoption des outils IA 
  • Niveau de satisfaction à l’issue des formations IA 
  • Part de collaborateurs ayant acquis au moins une compétence clé sur l’année 
  • Évolution des compétences cartographiées dans le référentiel IA, pour suivre les écarts entre le niveau initial et le niveau atteint. 

Suivre ces indicateurs permet aux RH de se placer dans une logique d’amélioration continue qui contribue à renforcer la résilience des talents face à l’obsolescence des compétences. 

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Notre table ronde est disponible en rediffusion

Avec les interventions de Frédéric Bardeau (Simplon.co), Quentin Declercq (Fondateur), Laurie Fabiani (Artefact), Eneric Lopez (Microsoft) et Isabelle Rouhan (Colibri Talent), un échange croisé sur la formation comme levier d’engagement, de rétention et d’agilité à l’heure où l’IA recompose le cœur des métiers.

Visionner le replay

À retenir

L’obsolescence des compétences est un défi à la fois pour les collaborateurs et les RH. Mais sur ce sujet, ces derniers jouent un rôle stratégique : initier l’acculturation à l’IA. 

En aidant chacun à comprendre l’IA, à apprendre en continu et à développer les soft skills adaptées, ils permettent aux collaborateurs de devenir acteurs de leur propre progression. 

In fine, cette approche proactive offre à l’entreprise la capacité d’anticiper plutôt que de subir l’obsolescence et de rester en phase avec le rythme de l’innovation. 

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